Le taux de change du DA par rapport à l’Euro a marqué une baisse importante à partir de la mi-février. Depuis le mois d’aout passé il a fluctué entre 132 et 134 DA/E, jusqu’à, c’est-à-dire le début de l’année passée,
Du début de l’année, jusqu’à la mi-janvier, il s’est légèrement revalorisé, portant son taux de 134 DA/E à un peu plus de 130 à la mi-février. A partir de cette date, il est passé, avec quelques fluctuations, à 140 DA/E soit une baisse de 7,3% en un peu plus de deux mois et demi.
Si jusqu’à la mi-mars à peu près, l’évolution par rapport à l’euro semble refléter la baisse de l’euro par rapport au dollar, à partir de la mi-mars le taux de change reflète une dévaluation en bonne et due forme aussi bien par rapport à l’euro qu’au dollar. Il baisse ainsi de 4,81% par rapport à l’euro et de 6,74% par rapport au dollar. Il faut s’attendre à une poursuite de la dévaluation du DA si la banque centrale veut ajuster les sorties de paiements à des recettes qui vont sans-doute atteindre leur niveau le plus bas depuis plusieurs années et limiter la baisse des réserves de changes.
Cette baisse, si elle se poursuit a bien entendu un impact sur les recettes fiscales dans la mesure où elle renchérit les importations évaluées en DA et donc les recettes douanières (droits de douanes et TVA), ainsi que la fiscalité pétrolière, ainsi que les recettes de fiscalité pétrolières.
L’évolution du dollar par rapport à l’euro est positive aussi dans la mesure où les recettes d’exportations algériennes sont en très grande partie valorisées en dollars, contre une grande proportion des importations payée en euro. A court terme cette valorisation du dollar par rapport à l’euro va se maintenir en raison de la crise sanitaire et du caractère de monnaie refuge du dollar, mais aussi des incertitudes que montre la politique européenne quant aux modalités de financement des déficits publiques liés aux mesures de lutte contre la crise sanitaire et des désaccords quant à la politique d’assouplissement quantitatif menée par la banque centrale (rachat de créances sur les Etats ou les entreprises).
Le taux de change du marché parallèle a connu, lui, une évolution inverse passant d’un peu plus de 200 DA par euro peu avant la mi-mars à 183 DA par euro début mai. Ceci reflète la forte chute de la demande du fait des restrictions aux voyages. Ces restrictions aux voyages en même temps qu’elle diminue la demande liée au tourisme, diminue aussi la demande pour des déplacements physiques de la monnaie liquide ainsi que le commerce de marchandises informelles. Il est possible aussi que la situation actuelle ait limité les mouvements de fonds, non physique, avec une réduction des investissements à l’étranger.